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    Les préférences d’apprentissage sont un neuromythe

    Cher coach, praticien, fan des neurosciences appliquées : visuel, auditif, kinesthésique… Les préférences d’apprentissage sont un neuromythe.

    Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Stanislas Dehaene, un des plus grands chercheurs en neurosciences et en sciences cognitives que nous ayons en France. Il en a parlé à propos de l’école il y a quelques mois sur France Inter dans cette longue interview.

    « Un des enseignements des sciences cognitives, c’est que tous les êtres humains ont un cerveau comparable. L’idée qu’il y a des modalités : tel enfant est visuel, tel enfant est auditif, tel enfant est kinesthésique, c’est faux. On bénéficie tous d’avoir l’information sous une forme multimodale. On apprend tous mieux lorsqu’on a l’information à la fois auditive, visuelle et pratique, sur le plan matériel. »

    Il serait contre-productif d’espérer faire mieux retenir en se calant sur la « préférence » d’un élève donné… Il est bien plus efficace de stimuler les différents sens en même temps pour que cela fonctionne.

    C’est important pour la prise de parole parce que cela nous donne une bonne raison de proposer un PowerPoint. Il faut cependant qu’il soit construit pour proposer des visuels (et non pas du texte) afin de renforcer la compréhension et la mémorisation du discours oral.

    Ce que dit le chercheur choquera notamment les praticiens de la PNL, qui a proposé plein de choses extrêmement intéressantes mais aussi parfois de la pseudo-science ou s’appuie sur des concepts anciens qui ont été réfutés depuis.

    Si vous avez des sources qui infirment ou confirment cette information, je suis preneur, vous pouvez les indiquer en commentaire, merci !

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    Effacez, effacez, effacez

    C’est dur d’effacer quand vous préparez votre prise de parole… mais faites-le.

    Pour son film « La ligne rouge », le réalisateur Terence Malick avait notamment engagé les comédiens Bill Pullman, Gary Oldman, Mickey Rourke, Lukas Haas et Viggo Mortensen. Un beau casting. Étonnamment, l’ensemble des scènes de ces cinq comédiens, qui ont bien été tournées, n’apparaissent pas dans le film sorti en salle. Mickey Rourke raconte que sa performance dans le film était « une des meilleures [qu’il] ait jamais faite. Ça fonctionnait vraiment. »

    Le choix de couper les scènes de Mickey Rourke au montage n’a certainement pas été facile pour Terence Malick, surtout en considérant le temps pris à choisir le comédien, le rencontrer, lui expliquer sa vision du personnage, tourner les scènes… sans parler de l’aspect financier ! Le choix est courageux et le film y a certainement gagné.

    Quand vous préparez vos prises de parole, vous avez certainement des éléments que vous avez une furieuse envie de transmettre. Les chiffres de n-1 qui intéresseront untel, ce schéma que vous avez passé du temps à créer, les détails techniques « qui sont importants » mais importants pour qui à part pour vous ?Vous vous rendez compte que ça ne sert pas nécessairement votre message. Ne cédez pas à la tentation de paraître brillant ou d’être exhaustif ! Faites comme Terence Malick : coupez des scènes au montage !

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    On doit raconter des histoires

    Il y a quelques temps j’écoutais la rabbin Delphine Horvilleur à la radio sur le thème des histoires. Voici l’émission passionnante.

    Elle reconnaissait que personne ne pouvait prouver que Moïse avait réellement ouvert la Mer Rouge pour aider son peuple à fuir l’Egypte et l’esclavage, et ainsi conquérir la liberté. En revanche elle relevait qu’on doit établir une distinction entre la réalité et la vérité. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de preuve qu’une histoire s’est passée réellement qu’elle ne dit pas quelque chose de l’ordre de la vérité”. Cette histoire biblique invite chacune et chacun à s’interroger métaphoriquement : “Pose-toi la question toi-même de comment tu es sorti d’Egypte, quel est ton Pharaon, quel est ton esclavage”.

    Toute histoire dans une prise de parole relève de ce modèle. Ce n’est pas grave si elle est partiellement exacte ou la synthèse de deux histoires, on peut décaler l’époque ou les lieux : il faut qu’elle soit révélatrice d’une vérité. C’est la conclusion de votre histoire.

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    On ne peut pas lire et écouter en même temps

    Prouvé scientifiquement.

    Vous êtes en réunion et votre collègue Sylvie vous présente l’avancement d’un projet. Comme d’habitude, et comme le collègue d’avant et sans doute la collègue d’après, à peu près tout ce qu’elle dit est écrit sous forme de liste à puces. Et d’ailleurs vous allez faire pareil… C’est sans doute parce que vous avez toutes et tous au moins une des trois mauvaises raisons d’utiliser PowerPoint. Et c’est peut-être un peu par masochisme 😉

    Dans le numéro spécial de “Question Sciences” consacré au cerveau et aux neurosciences, on rappelle ceci : “Le cheminement d’un mot lu est proche de celui d’un mot entendu, sauf qu’une étape supplémentaire est nécessaire. Le mot lu est d’abord perçu par le cortex visuel. L’information est ensuite reconnue en tant que mot associé à sa forme auditive correspondante. Le reste de l’opération se déroule de la même manière que lorsqu’on écoute quelqu’un parler”.

    Alors quand Sylvie parle et que vous lisez en même temps sa diapo, il y a un goulet d’étranglement : les mots lus et entendus arrivent en même temps dans ce qu’on appelle “l’aire de Wernicke”, responsable de la compréhension du langage.

    Laissons les mots aux oratrices et orateurs. Utilisons PowerPoint pour créer des visuels destinés à mieux comprendre et mémoriser !

    Prouvé scientifiquement, je vous dis 🙂 Si vous aimez la science, voici les preuves scientifiques de la mauvaise utilisation de PowerPoint.

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pascalhaumontLe blog de la communication orale